NoteOfHope - L'art de bien se disputer : une utopie ? (1ère partie)

Plus jeune, j'avais le sentiment naïf que les couples heureux étaient des couples qui ne se disputaient jamais. Ils étaient toujours amoureux, passionnés, sur la même longueur d'onde, jamais un mot plus haut que l'autre...bref :)

Quelques années plus tard, ma vision a changé (heureusement). Le conflit, une vive discussion, s'ils sont bien gérés, peuvent faire grandir une relation (qu'il s'agisse d'un couple ou d'une équipe). Un conflit peut amener les deux partenaires à prendre de nouvelles résolutions qui leur seront bienfaisantes.

En d'autres termes, un couple qui se “frite” n'est pas forcément près du divorce. Il est tout à fait possible de ressortir béni d'une dispute, tout dépend de la manière et du contexte dans lequel on se dispute. Voici une liste non-exhaustive de pistes à explorer :

1. Choisir le moment : il y a des moments plus opportuns que d'autres pour avoir une confrontation. Il est préférable de reporter une discussion difficile que de vouloir à tout prix discuter entre deux portes lorsque l'on prépare les enfants ou que l'on s'apprête à partir au travail ou à l'église. Par ailleurs, reporter une discussion permettra peut-être, entre temps, de se calmer, de prendre du recul et d'échanger sereinement.

2. Choisir le ton et les expressions : souvenons-nous du principe de la “balle au mur”. La balle que j'envoie me revient avec la même force que celle avec laquelle je l'ai envoyée. Si je critique, je serai critiqué, si je complimente...
Par ailleurs, l'autre sera plus enclin à m'écouter si je partage ce que je ressens au lieu de pointer ce qu'il fait mal. A la place de tu n'es pas assez ceci ou tu ne fais pas assez cela, il est préférable de partager je me sens blessé(e) lorsque tu...ou je ne me sens pas considéré(e) lorsque...

3. Choisir un sujet : ne profitons pas de l'occasion pour vider tout notre sac et ressortir les vieux sujets. Là encore, si je remplis trop la cocotte, elle va exploser. Mieux vaut choisir un sujet délicat et aller au bout de sa résolution (si c'est possible).

4. Ecouter l'autre et accepter de se remettre en question : même si l'envie de réagir est forte, il est nécessaire de laisser son partenaire s'exprimer jusqu'au bout. Cela évitera des frustrations du genre tu ne me laisses pas finir. Par ailleurs, écouter l'autre jusqu'au bout me donnera plus d'infos sur ce qu'il ressent vraiment. Au fond, c'est bien là l'important, comprendre ce que l'autre ressent. Si les deux partenaires sont animés d'un désir sincère de comprendre l'autre, il y a de fortes chances que la discussion se termine bien.

5. Essayer de trouver une solution (réaliste) : une fois le point fait, l'échange des sentiments et ressentis partagés sur un sujet, terminer sur une action peut encourager le couple. Il n'est pas nécessaire de réformer la situation complète, une simple action peut envoyer un signal positif. Si le problème est par exemple le manque de temps de qualité ensemble qui frustre l'un des partenaires, et bien, choisir de faire une sortie ensemble, de confier les enfants pour aller au resto ou autre sera un signe que j'ai entendu la souffrance et que je la prends en considération.

De manière générale, sachons nous réjouir des avancées. Avoir toujours des choses à redire ou des attentes peut devenir décourageant. Ne soyons pas trop durs avec nous-mêmes. Etre et voir le positif dans la relation pourra, plus qu'on ne le pense, transformer l'atmosphère de la maison.

Enfin, une règle d'or qui peut nous encourager aujourd'hui : Faites pour les autres tout ce que vous voudriez qu'ils fassent pour vous (Matthieu 7:12).

Lectures utiles :

Qui sont ces couples heureux ? Surmonter les crises et conflits du couple, Yvon Dallaire, Option santé, Mars 2006.

Les langages de l'amour, les actes qui disent je t'aime, Gary Chapman, Broché, Septembre 1997.