NoteOfHope - Je ne vais pas à l'église, je "suis" l'église !

Je ne vais pas à l'église, je "suis" l'église !

Après deux ans et demi d’expérience professionnelle en Angleterre, mon mari et moi revenons en Belgique en août 2017, dans une petite commune de 30000 habitants. Nous visitons les églises aux alentours, demandant à Dieu de nous conduire. Nous réalisons qu’il n’y a aucune église charismatique dans le coin et que la première se situe à presque trois quart d’heure de chez nous. Personnellement, je commence à me décourager. 

En tant que pentecôtiste, j'avais du mal à envisager intégrer une église où je ne pourrais pas exercer les dons spirituels. En réfléchissant et en priant pour la situation, je prends conscience que ma perspective n’est pas bonne. J’attends « trop » de l’église, j’attends d’aller à l’église là où Dieu me demande « d’être » l’église. Je fais alors cette prière : "Ecoute Seigneur, tu nous as placés ici, dans cette petite commune et bien c’est que je veux te servir et impacter. Montre-moi comment te servir dans ce lieu même où tu m’as placée."

Quelques jours plus tard, je fais la connaissance de Maryline, une grand-mère qui accompagne en poussette ses deux petits enfants à l’école maternelle. En parlant, elle m’explique avoir à sa charge ses deux filles et leurs fils, les « maris » les ayant quittés. Nous réalisons que nous habitons juste à côté et je lui propose de venir la voir pour discuter et que nos enfants jouent ensemble. Puis, je rencontre Frédérique, la maman de Maëlie, dans la même classe que ma fille. Elle est enceinte jusqu’au cou, épuisée. Je l’appelle pour prendre des nouvelles, je lui prépare un repas et lui propose de garder sa fille de temps en temps. Puis je rencontre une autre voisine, qui vient de se casser l’orteil. Elle est immobilisée cinq semaines et me dit ouvertement s’ennuyer toute la journée. Je lui propose de venir prendre le café avec elle pendant sa convalescence.

Soudainement, je repense à ma prière…c’est comme si je voyais Dieu sourire et me dire : « Isa, c’est dans cette réalité que je veux que tu me serves. C’est là que tu auras ma présence et ma puissance. » Je sentais mon cœur battre si fort, un enthousiasme naissait. Ce désert qui pouvait me décourager devenait un défi humain et spirituel que j’avais envie, avec Sa grâce, de relever. Je n’avais plus envie de me plaindre que l’église n’aurait pas ceci ou cela, car il y avait plus que cela…

Cette expérience m'a permis de réaliser que l'important n'était pas d'exercer les dons spirituels le dimanche matin mais d'être une ambassadrice de Christ dans mon quotidien et dans ce quotidien, d'exercer les charismes (chose beaucoup plus défiante). Quand on y pense, les dons spirituels sont davantage destinés aux inconvertis qu'aux chrétiens.

J’ai également réalisé la tendance que nous avons de répéter à nos jeunes qu’ils sont des « héros », des « géants », qu’ils sont destinés à de « grandes choses », qu’ils ont un « appel puissant», que tout doit être du « lourd », du « méga », du « hyper » ! Nous fixons leurs yeux très souvent sur leur futur. Nous oublions parfois de leur donner soif de commencer, dans leur quotidien « ordinaire » avec la personne « ordinaire » qu’ils sont d'impacter le sol que foulent leurs pieds. Lorsque la vie n’est pas « méga géniale », alors ils se découragent ou remettent en question leur appel. La vérité est que l’appel n’est pas un « rêve » futur mais une « réalité » maintenant.

Christ en est la preuve. Sa vie n’était pas toujours « rêvée » :
- Il a vécu les 30 premières années de sa vie dans l’anonymat total, en exerçant son métier de charpentier et se mêlant à la foule, religieuse et non-religieuse.
- Une fois baptisé et revêtu de puissance, il a été conduit au désert pour être tenté. Nos déserts nous sont parfois imposés, mais si nous y voyons la direction et la présence du St-Esprit, ils peuvent devenir une puissance qui impactera la suite de notre vie.
- Il était la majeure partie du temps incompris, en conflit avec les leaders religieux de l’époque.
- La foule le suivait davantage par intérêt que par amour.
- Il était seul, très souvent.
- Il ne s’est pas marié et n'a pas eu d’enfants (cela ne faisait pas partie de sa vocation).
- Il parlait à tout un chacun, homme, femme, jeune, enfant, vieux, haut-placé, exclu, à des personnes seules, à des foules. Sa seule motivation était de faire la volonté et les œuvres de son père, où il était.

Christ emmenait la présence de Dieu partout où il allait. En acceptant de se mêler à des gens et à une réalité ordinaires, il transportait en eux la présence de Dieu et à partir de là les choses se passaient.

J’aimerais vous encourager aujourd’hui : si vous souffrez d’un quotidien ordinaire, pesant, ou si vous souffrez dans une situation, dites à Dieu : « Seigneur, je suis là, j’en suis là, qu’attends-tu de moi ici et maintenant ? » Commencez à aimer et impacter votre entourage tout proche, le lieu même où vous évoluez et vous verrez que Dieu ne vas pas tarder à faire bouger les choses. Acceptez simplement de mettre Ses lunettes et d’avoir Sa perspective.

Soyez bénis :)